Voilà un petit poisson portant un lourd fardeau depuis qu'il est connu en aquariophilie. Ce fardeau, c'est son surnom de « néon du pauvre » qui le poursuit et inhibe quelque peu sa notoriété. Mais quel est ce crétin qui a eu l'idée de ce surnom péjoratif pour un poisson pourtant si beau et attachant. Les petits « tanis » collent tout de suite mieux pour nommer ce poisson au nom latin assez imprononçable. Les Tanichtys sont des petits poissons idéaux pour les débutants et pour des bacs communautaires paisibles. Ils possèdent également l'immense avantage de pouvoir être maintenus en bassin extérieur ou poubellarium, puisqu'ils peuvent vivre à des températures bien inférieures à 20°C. Certains les laissent même passer l'hiver en extérieur. Pour autant, les tanis vivent également très bien dans un aquarium communautaire à 25°C. Au niveau du type d'eau, il s'en fiche, présenté comme cela, on peut penser qu'il est indestructible, et bien après quelques années de maintenance, j'ai la faiblesse de croire que ce petit poisson est du genre increvable. Maladie, il ne connaît pas, seulement la vieillesse arrivant vers sa 3 ème année semble pouvoir le retirer du monde des vivants. Mais il ne faut pas pour autant faire n'importe quoi, pour son bien être, les tanis doivent être maintenus en banc d'une dizaine d'individus dans des aquariums d'au moins 80 litres.

Ils aiment nager ensemble, les mâles paradant par moment, et ils ignorent totalement les autres petites espèces. Niveau nourriture, ce ne sont pas des gloutons, ils mangent de tout, mais adorent les larves de moustique, entre deux paillettes...

Question reproduction, une nouvelle fois, faisons l'éloge de ce poisson, et le plaisir de le maintenir. Sa reproduction est considérée comme l'une des plus simples des espèces ovipares, mais elle n'est tout de même pas sûre à 100%. Dans un aquarium communautaire ou spécifique, les tanis pondent très souvent, certainement tous les jours, mais le nombre d’œufs est alors faible. Le frai est discret et comme le tanis est pudique, notre présence inhibe souvent sa libido. En bac communautaire, la survie des alevins est très faibles, en bac spécifique, elle est possible, si l'aquarium est bien planté avec beaucoup d'espèces flottantes.
Si on veut réussir plus massivement sa reproduction, il faut séparer classiquement un couple dans un petit aquarium annexe rempli de mousse de java ou plante équivalente. Le mieux est d'isoler d'abord la femelle 2-3 jours, histoire de la charger en ovules à pondre, puis on place un mâle, on laisse mijoter une journée avec nuit (ils aiment bien faire ça au réveil), et on retire les géniteurs. Les œufs minuscules sont pratiquement invisibles, et 6-7 jours après les alevins commencent à nager. Ils sont également minuscules, et seul l'éclairage permet de les repérer les petites flèches brillantes à la nage saccadée.
Et là comment les nourrir ? c'est un problème. Si il y a de nombres plantes, le mieux est de ne rien faire pendant 2 semaines, ils sauront trouver des micro organismes tous seuls, on peut leur donner également des infusoires cultivés en parallèle. Au bout de 3 semaines, on peut considérer que les alevins sont sauvés. La croissance est très lente sur les premières semaines, après elle s'accélère bien.

Il existe également deux autres variétés très intéressantes :
- Tanichthys albonubes "gold" (photo), elle est jaune avec les nageoires rouges. La maintenance est identique, les adultes restent un peu plus petit que la variété sauvage.

- Tanichthys albonubes "linni" issue de selection dont les individus possèdent des nageoires beaucoup plus rouges.

La variété voile est à éviter, les poissons étant beaucoup plus fragiles.